Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1914, trad. Maeterlinck.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xlvii
INTRODUCTION

veillé sur les secrets de cette âme mystérieuse… » Voici l’un de ces poèmes :

« Le matin reviendra-t-il toujours ? et l’effort de la terre ne finira-t-il pas ? L’activité mauvaise dévore le souffle céleste de la nuit. L’offrande secrète de l’amour ne brûlera-t-elle jamais éternellement ? Le temps fut mesuré à la lumière, mais le règne de la nuit ne connaît ni le temps ni l’espace. Éternelle est la durée du sommeil. Sommeil sacré ! ne rends pas trop rarement heureux ceux qui sont voués à la nuit en ces travaux terrestres ! Les fous seuls te méconnaissent et ne connaissent d’autre sommeil que l’ombre que tu répands miséricordieusement sur nous en ce crépuscule de la nuit véritable. Ils ne te sentent pas dans le flot doré des raisins, dans l’huile merveilleuse de l’amande et dans la sève fauve du pavot. Ils ne savent pas que c’est toi qui enveloppes le tendre sein de la Vierge et fais un paradis de son giron. Ils ne soupçonnent pas que du fond des légendes tu t’avances en entr’ouvrant le ciel, et que tu portes la clef du séjour des heureux ; messager silencieux de secrets infinis. »

Novalis est encore l’auteur d’une série d’Hymnes spirituelles destinées à être chantées dans les églises, et de quelques autres poèmes que je ne mentionne ici que pour être complet. Ces Hymnes spirituelles ont