Page:Nuitter, Les Bavards.djvu/37

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Quel bonheur est le mien
Ma femme, je l’espère,
Grâce à lui va se taire,
Et je ne crains plus rien !

Sarmiento, bas à Roland.

Et maintenant je crois que, sans façons,
Il faut s’y mettre avant qu’elle commence.
Bavardons, mon cher, bavardons.

Roland.

Ne craignez rien !

Béatrix.

Ne craignez rien !D’abord, de votre complaisance.
Noble seigneur, nous réclamons
La grâce de quelques chansons ?

Sarmiento.

Soit ! Va pour la chanson, allons !

CHANSON.

Roland.

I

C’est l’Espagne qui nous donne
Le bon vin, les belles fleurs ;
C’est pour elle que rayonne
Un soleil plus chaud qu’ailleurs.
La fleur qui naît nous dit : Aimons !
Le vin vieilli nous dit : Buvons !
Vins vieux et fleurs naissantes,
Croyez ces voix charmantes.
Quand sur lui le temps se passe,
Le bon vin devient meilleur ;
Mais des fleurs l’éclat s’efface,
Cueillons-les dans leur fraîcheur !

II

C’est l’Espagne dont les femmes
Brillent par le plus d’attraits ;
Dans leurs yeux sont plus de flammes
Que de fleurs dans les bosquets.
La fleur qui naît, etc.