Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
II
- Le vent qui fait tourner l’aile
- Du moulin et nuit et jour
- En soufflant vers moi, ma belle,
- M’apporte un parfum d’amour.
- Pour moi dans la nature
- Il n’est plus qu’une voix
- C’est ton nom que murmure
- Le vent qui souffle au bois.
JEANNE.
- Vous m’aimez donc ?… Ah qu’c’est gentil…
- Et m’aim’rez-vous toujours de même ?…
SAVINIEN.
- Peut-on changer quand on vous aime
- Et votre amour durera-t-il ?
JEANNE.
- Mais oui, nous somm’s faits l’un pour l’autre…
SAVINIEN.
- C’est mon avis… est-ce aussi l’vôtre ?
JEANNE.
- Le mien ?
SAVINIEN.
- Eh bien ?
JEANNE.
- Eh bien !… eh bien !…
- L’vôtre est tout à fait le mien !
- « Il faut qu’un’ meûnière
SAVINIEN.
- Épouse un meunier…
JEANNE.
- C’est la seul’manière
SAVINIEN.
- De fair’son métier…
JEANNE.
- Autrement, c’est bête…
SAVINIEN.
- On prend du souci.
JEANNE.
- Le moulin s’arrête
SAVINIEN.
- Et le cœur aussi.