Page:Nuitter, Tréfeu - Jeanne qui pleure et Jean qui rit.pdf/6

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ENSEMBLE.
––––––––Nos cœurs battent bien fort
––––––––Nous voilà tous d’accord.
SAVINIEN.
––––––Le vent s’élève et sous son aile
––––––L’moulin tourne au point d’en craquer…
––––––J’ons oublié la manivelle
––––––L’plus important à détraquer…

(Il va détacher une corde qui pend à droite, on entend le bruit d’une planche qui se brise.)

––––––J’réclame un baiser pour ma peine.
JEANNE.
––––––Eh bien ! vous êtes encor sans gêne.
SAVINIEN.
–––––––––Un seul… je le veux…
JEANNE.
–––––––––Allons, prends-en deux…
–––––––––Il faut qu’une meunière
JEAN.
–––––––––Épouse un meunier, etc.
JEANNE.

Attendez ! j’entends le grelot d’une carriole…

SAVINIEN, regardant à la fenêtre.

Ça doit être les Cabochon. Ils ne sont point en retard tout d’même.

JEANNE.

J’rentre dans ma chambre et j’vas tacher d’écouter un peu avant d’me montrer.

SAVINIEN.

Moi j’men vas, j’veux pas qu’ils me voient plus tôt qu’il ne faut.

JEANNE.

Adieu !

SAVINIEN.

Adieu.

(Jeanne rentre à droite, Savinien s’en va en escaladant la fenêtre.)