Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SPARADRAP.

Quoi donc ?

RAPHAEL.

J’ai rencontré une jeune fille !

SPARADRAP.

Hein !… une jeune fille ?

RAPHAEL.

Oui, et c’est cela qui m’a retardé.

COUPLETS.
I
––––––Une jeune fille passait
––––––––Avec ces tourterelles,
––––––Et, tout en passant, caressait
––––––––Leur bec rose et leurs ailes.
––––Moi, j’ai voulu les flatter à mon tour ;
––––Ah ! qu’on apprend de choses en un jour !
––––––––Je sais l’emblème de l’amour…
––––––––Ce sont des tourterelles !
II
––––––La mignonne m’a dans la main
––––––––Mis ces deux tourterelles,
––––––Puis elle a repris son chemin,
––––––––Me laissant avec elles.
––––Elle est partie et j’ai perdu mes pas !
––––Mes yeux charmés ne la reverront pas !
––––––––À présent je comprends, hélas !
––––––––Que l’amour ait des ailes !…
SPARADRAP.

Comment ! vous achetez des tourterelles ? vous n’aviez pas d’argent !

RAPHAEL.

J’ai donné l’adresse de mon père.

SPARADRAP.

Précocité fâcheuse ! Enfin il n’y a pas trop de mal ! S’il prend le goût des oiseaux, ça me va, ça durera quelque temps et puis il les mettra à la broche, au moins je déjeunerai avec. (Haut.) Prince, il ne faut plus vous éloigner ainsi de moi… et si vous voulez entendre la voix de la raison… (On entend un vigoureux coup de caisse.) Sapristi ! qu’est-ce que c’est que ça !…