Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/39

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que de temps en temps vous vous enfermez dans le grenier… pour y faire tout seul votre boniment devant vos figures de cire… zim ! balaboum ! le tambour d’un côté, la grosse caisse de l’autre !

Régina et Trémolini imitent un bruit de parade.

CABRIOLO.

On m’épie ! et c’est toi !… bien, c’est vrai !… parfois je me sens pris de la nostalgie de la parade !…

PAOLA.

Mon frère !

CABRIOLO.

Ma vieille galerie de cire ! Elle est là haut ! je l’ai conservée !… Pour tous les trésors du monde je ne m’en séparerais pas ! ah ! l’on a beau dire ! c’était le bon temps !… vous rappelez-vous notre pyramide humaine ?

TRÉMOLINI.

Et mes lazzis ?

RÉGINA.

Et ma grande voltige ?

ZANETTA.

Et mon pas du châle ?

PAOLA.

Et messieurs les militaires qui s’arrêtaient, bouche béante, en s’écriant : oh ! la belle femme !… — Les arbres se déracinaient pour me voir passer !…

CABRIOLO.

Ah ! c’était le bon temps !…

TOUS.

Oh ! oui c’était le bon temps !

QUINTETTE.
CABRIOLO.
–––––––Où sont nos folles parades.
–––––––Nos frusques de charlatan.
TRÉMOLINI.
–––––––Où sont nos vieux camarades ?
–––––––Où sont les neiges d’antan.
CABRIOLO.
–––––––Ah ! comme alors notre voix glapissante,
–––––––Dominait bien la foule frémissante.
CABRIOLO ET TRÉMOLINI.
–––––––Ah ! tenez, tenez, messieurs !
–––––––Rien dans les mains ! rien dans les poches.