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II
- De vains plaisirs l’âme occupée,
- J’étais un enfant
- À qui l’on donne une poupée
- Pour amusement.
- Mais quel changement !…
- Non ! non ! je ne suis plus le même.
- Je sens qu’à présent
- Je suis un homme, puisque j’aime !
- Mon cœur s’est ranimé,
- Car j’aime et suis aimé
BROCOLI.
Quel changement !
FLAMINIO.
Est-ce possible ?
RAPHAEL.
La preuve, c’est que ce soir je vous invite au souper que je donne à ma chère Zanetta !
RICCARDI.
Il ne doute de rien !
RAPHAEL.
L’amour donne des idées, et j’ai découvert dans un vieux coffre à papa toute une correspondance, des mémoires écrits par je ne sais qui, où il n’est question que de galantes aventures, de bons tours à jouer aux vieux parents !
RICCARDI.
À merveille !
RAPHAEL.
Soyez tranquilles ! ce soir nous souperons !
BROCOLI, accourant.
Méfiez-vous, prince… votre précepteur accourt par la galerie du sud !
FRANCESCO.
Et votre auguste père grimpe quatre à quatre par l’escalier du nord !
RAPHAEL.
Sauvons-nous à ce soir !
TOUS.
À ce soir !
Ils disparaissent vivement par les portes latérales.