Aller au contenu

Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ça me rappelle un jour où ce grand imbécile de Zéphirin m’a fait attendre sur la grande place d’Anvers ! Mais bah ! je lui pardonnai… le grand ressort de sa montre s’était détraqué. C’était une raison. Oh ! mais, à Carcassonne, dans les mêmes circonstances, j’ai été impitoyable avec ce grand flâneur de Rigobert… (Elle fait le geste de donner des soufflets.) Vli ! vlan ! et d’une force… que le vli l’aurait jeté par terre, si le vlan ne l’avait pas retenu ! Ah ! mais il me semble que c’est bien long ! mais non ! j’entends le craquement d’une chaussure… c’est la sienne, sans doute… Allons ! bon ! voilà que ça m’émeut… dame !… la première fois…


Scène X

PAOLA, RÉGINA, puis ZANETTA.

La nuit est tout à fait venue.

PAOLA.

On vient… Pstt !…

RÉGINA.

Pstt !…

PAOLA, à voix basse.

Par ici…

RÉGINA, à mi-voix.

Me voilà !…

PAOLA, lui saisissant la main

Ah ! cher docteur…

RÉGINA, à part.

Hein !

PAOLA.

Ah ! il a une petite main de femme. Docteur, comme vous êtes en retard !…

RÉGINA, à part.

C’est la voix de ma tante. Pourvu qu’elle ne me reconnaisse pas… (Contrefaisant sa voix.) Chut !… Je pensais à mon bureau de tabac.

PAOLA.

Mais vous voilà ! tout est oublié ! Ah ! docteur ! laissez-moi me remettre un peu de mon trouble…