Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/87

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––––––Et si quelque intrus s’y rencontre
––––––Sachons déjouer ses projets.
–––––––––Faisons notre ronde
––––––––––Marchons au pas !
–––––––––Car la nuit profonde
––––––––––S’étend là bas.
–––––––––Ayons la main leste,
––––––––––Et l’œil au guet.
–––––––––Qu’en ces lieux ne reste
––––––––––Nul indiscret
––––––D’un bout à l’antre du palais, etc.
BROCOLI, parlé.

Ce soir, messieurs, il faut plus de vigilance que jamais.

FRANCESCO.

Dame ! c’est pour notre compte que nous faisons notre ronde !

FLAMINIO.

C’est vrai ! puisque nous soupons !

RICCARDI.

Attention.

BROCOLI.

Soyons sur nos gardes !

FRANCESCO.

Par le flanc droit ! marche.

Ils sortent.


Scène IX

PAOLA, seule. Elle arrive avec précaution. La nuit vient.

Laissons s’éloigner ces jeunes janissaires !… Ah ! je suis émue !… dame ! Il va venir ! vous me croirez si vous voulez, mais c’est mon premier rendez-vous… mon Dieu, oui… Eh bien, quoi !… Il n’y a pas tant de temps de perdu… Certainement je n’ai plus dix-huit ans… mais je n’en ai pas trente non plus !… Et puis, enfin, c’est comme ça ! c’est à prendre ou à laisser !… Lui, il est plein de distinction… des manières adorables ! je lui ai longtemps résisté ; mais bah ! Il fallait en finir, et j’ai eu la faiblesse d’accepter ce premier rendez-vous. Il devrait déjà être ici. Que l’attente est cruelle ! (Changeant de ton.) Ah çà ! est-ce que ce galopin me ferait poser ?