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double supercherie que présente le costume que je reproduis : allongement et développement extrême du buste d’une part, d’autre part augmentation de la stature du sujet. Le premier .point seul nous intéresse. On voit que « le corsage n’a plus eu pour objet de marquer la taille plus ou moins haut avec plus ou moins d’étroitesse, mais bien d’en dissimuler la véritable place et d’en créer une nouvelle beaucoup plus bas que la naturelle. Usant du plastron en saillie, du panseron porté par les hommes en

Fig. 51. — Corset italien du XVIe siècle

leur pourpoint, appareil « rebondy, estoffé comme un bast de mulet à coffres » ainsi que le décrit Blaise de Vigenère, bosse allongée avec laquelle on se procurait une belle panse, un des desiderata de l’époque, les femmes firent leur corsage, qui était un pourpoint, si long qu’il comprenait la naissance des hanches et marquait sur le côté la taille à cette hauteur…… »

La réforme du costume français, déjà très nette sous Henri IV, s’accentue davantage sous le règne de Louis XIII, qui publia en 1620, 1629, 1634, divers édits somptuaires, non pour réformer le luxe de la toilette mais afin de remettre en faveur les produits de l’industrie nationale et afin de retenir dans le royaume l’argent que les folies de la mode faisaient passer à l’étranger.