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nephroptose mais encore entéroplose, maladie dont je m’occuperai spécialement en parlant de l’intestin, ou pour mieux faire comprendre ma pensée, il y a ce que j’appellerai splanchnoptose, c’est-à-dire chute en masse des viscères.

Dans ses Leçons de thérapeutique, le Pr  Hayem rapporte aussi à des causes multiples l’ectopie rénale. La fréquence de cette maladie chez les femmes et chez les militaires s’expliquerait par l’action du corset ou du ceinturon ; chez 14 pour cent des dilatés on observe l’ectopie rénale et, bien que la dilatation stomacale soit aussi fréquente chez l’homme que chez la femme, on ne trouve le rein ectopié chez le premier que dans 5 pour cent des cas, tandis qu’il le serait dans 28 pour cent des cas chez la femme (du reste, pour Ewald, Oser, Nothnagel, Leubé, dans la plupart des cas les deux troubles n’ont aucune relation, il s’agit d’une simple coïncidence). Toutefois, au point de vue étiologique, les influences génitales et utérines (menstruation, accouchement, avortement) sont prépondérantes ; elles existeraient chez 34 femmes sur 80.

En 1901, à la cinquième session de l'Association française d’Urologie, M. Paul Delbet a exposé comment d’après lui le rein mobile serait une maladie résultant d’une infection utérine ascendante atténuée, amenant la fonte de la graisse périrénale et la dissociation des tractus conjonctifs qui fixent le rein ; d’où abaissement de celui-ci par son propre poids.

C’est donc à des causes d’ordre général de nature à entraver la nutrition du sujet, à diminuer sa force de résistance que je rapporterai nombre de cas d’ectopie rénale.

Il ne faudrait pas déduire de cette explication qu’il ne saurait y avoir de néphroptose sans chute des autres viscères, cela est possible, de même que l’on peut rencontrer la chute de l’intestin, l’entéroptose, sans que le rein soit abaissé.

Les seules conclusions à tirer de ces différentes considérations, c’est qu’une constriction exagérée produite par le corset peut, s’exerçant indirectement sur les reins, les abaisser et abaisser particulièrement le rein droit en raison de son rapport avec le foie qui offre à l’action du corset plus de prise que la rate.

Cette action néfaste du corset peut s’exercer dans quelques cas exceptionnels, en dehors de toute autre influence, mais, le plus souvent, le corset n’agit que comme une cause adjuvante qui vient s’ajouter à d’autres facteurs étiologiques et pathogéniques, et son influence ne devient