appareil moteur ; sa cavité est le siège d’un travail chimique qui constitue l’une des phases principales de la digestion. Ces différents phénomènes sécréteurs, chimiques et moteurs ne sauraient être considérés séparément ; ils constituent à eux trois, un acte physiologique, ils marchent de pair et sont comme lies entre eux. L’étude des faits cliniques montre que l’appareil moteur (en dehors des cas d’occlusion mécanique) est sous la dépendance de la fonction sécrétoire et chimique et l’on doit admettre l’existence d’un système de régulation agissant sur les mouvements de la musculeuse et sur l’état des orifices et réglant son action sur la quantité et la constitution chimique du contenu stomacal.
Supposons l’estomac en place avec sa situation, ses dimensions et sa sécrétion normales. Décrivons d’une façon succincte, les phénomènes qui se déroulent pendant la digestion d’un repas d’une certaine importance.
Les aliments mastiqués, ayant subi l’influence de la salive arrivent dans la cavité gastrique et viennent se placer dans sa partie la plus déclive, l’antre prépylorique. Cette région, accessible à la palpation, se distend et la surface d’exploration augmente en même temps que la grande courbure s’abaisse entraînée par le poids des aliments. Dans la cavité même de l’organe le niveau du contenu déborde bientôt la valvule pylorique, celle-ci se ferme et empêche tout passage dans l’intestin. De son côté, le cardia s’il se laisse facilement ouvrir de haut en bas se contracte pour s’opposer au reflux de bas en haut. Les aliments sont pris dans une chambre, à double porte. Dans son ensemble l’estomac représente un vase clos qui se moule sur son contenu. Celui-ci est représenté "par la bouillie alimentaire plus ou moins épaisse quelquefois liquide et par une petite quantité d’air qui a été dégluti ou était enfermé dans les aliments. Normalement il ne se produit pas d’autre gaz. L’air forme une couche qui se déplace dans le grand cul-de-sac, sous le diaphragme ; peut-être est-il, dans certains cas, résorbé ou rejeté au dehors, mais il ne paraît faire défaut que d’une façon exceptionnelle. L’estomac peut ainsi être comparé à une bouteille légèrement entamée.
Le contact de l’aliment avec la muqueuse gastrique a fait entrer immédiatement en jeu l’appareil, sécréteur. Le bol alimentaire subit peu à peu la transformation en chyme ; on admet, d’après les expériences faites sur les animaux, qu’il est constamment remué par les mouvements inconscients, vermiculaires de la paroi stomacale, mou-