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N’est-il pas manifeste qu’une distinction est ici indispensable et que la critique ne saurait confondre justement dans la même réprobation et l’antique cuirasse de Catherine de Médicis et le léger corsage des femmes de nos jours.
En exagérant les dangers des corsets, a dit Fonssagrives, on a dépassé le but ; ce n’est pas ainsi que l’on diminuera les inconvénients attachés à leur usage. Ceci est, je crois, particulièrement vrai quand il s’agit de l’influence du corset sur le thorax, car on a non seulement exagéré, mais encore on a souvent raisonné à faux en partant d’un point de départ inexact.
Dirigeant, il y a quelques années, un cours public d’hygiène, je m’adjoignis un hiver deux de mes confrères pour donner quelques conférences supplémentaires ; l’un d’eux traita un soir du vêtement féminin à bicyclette, et je me souviens qu’il s’éleva en termes très vifs contre l’usage du corset dont, disait-il, la forme était en complet désaccord avec celle du thorax. Pour mieux faire comprendre sa pensée, il dessina au tableau noir deux figures géométriques, deux troncs de cônes, l’un à sommet supérieur, l’autre à sommet inférieur.
La figure A représentait le schéma de la cage thoracique, la fig. B le schéma du corset. Considérez ces deux figures, disait le conférencier, et demandez-vous s’il est possible d’introduire dans les lignes de la figure B la figure A ? Vous penserez que cela, est impossible sans déformer A. Eh bien ! c’est ce que l’on fait chaque jour avec le corset. Cette démonstration était claire, brève, et le schéma qui l’accompagnait parlait aux yeux ; malheureusement démonstration et schéma sont inexacts.
Déjà en 1772, dans ses Recherches sur les habillements des femmes et des enfants, Leroy écrivait : « Le corset représente la forme d’un cône dont la base est en haut et la pointe en bas, structure diamétralement opposée à celle de la poitrine, évasée du bas, rétrécie du haut. »
Ces comparaisons, je le répète, sont inexactes : tout