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sées, ne tient pas même devant les considérations esthétiques, je l’ai déjà montré et le montrerai encore dans la suite.

Reste la deuxième objection, à savoir que le corset ainsi placé bas et serré obliquement glisse, remonte et blesse. La réponse est facile. Si le corset est abdominal, fait sur mesure et bien fait, il ne remontera pas sous l’influence du serrage, et si le laçage était fait si maladroitement que le corset remonte, celui-ci ne pourrait être toléré, et il faudrait alors placer convenablement le corset et le serrer modérément et rationnellement.

Du reste pour empêcher la tendance qu’a tout vêtement ou appareil placé sur l’abdomen de remonter sur le thorax, on ajoute toujours à ces vêtements ou appareils des accessoires dits sous-cuisses ; pour le corset la femme dispose d’autres accessoires très utiles, ce sont les jarretelles, qui sont fixées aux bas.

C’est pourquoi je recommande toujours de mettre son corset de la façon suivante : le délacer très largement, le placer à volonté sur le corps par une ou deux agrafes, puis fixer les jarretelles ; dégrafer ensuite le corset ; appliquer alors soigneusement de bas en haut le corset sur les régions qu’il devra occuper définitivement, une fois la femme habillée, puis procéder au laçage comme je l’ai expliqué plus haut.

Jamais, et je le répète, jamais une femme ne doit appliquer Sur son corps un corset à peine délacé, qui après avoir été agrafé sera descendu sur l’abdomen en tirant sur les parties latérales inférieures du corset. En agissant ainsi, la femme tiraille tous ses viscères, les déplace en les attirant par en bas et augmente les dangers de la constriction en faisant agir celle-ci sur des organes primitivement tiraillés et descendus par cette dangereuse manœuvre.

Glissant ses mains dans son corset, non encore complètement agrafé, la femme pourra d’une main relever légèrement, s’il y a lieu, la partie inférieure de son abdomen, mais non pas comme je l’ai lu : soulever des deux mains toute la masse de son ventre, afin de la remonter le plus possible vers la taille. C’est aussi bien déplacer ses viscères que de les faire saillir en masse au-dessous de la ligne de constriction d’un corset cambré, que de les faire surgir en bosse de polichinelle à la partie supérieure d’un corset droit.

« Le clou de la mode doit être, non de ne point avoir de ventre, mais d’avoir le ventre à sa place normale ».