Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pense que la pression d’un corset, tel du moins qu’en portent nos dames ne se fut pas bornée à la ceinture, et l’on doit chercher ailleurs la cause de ce phénomène, alors surtout qu’il faut presque toujours remonter plus ou moins haut dans l’existence de ces femmes, pour retrouver l’époque où elles ont employé ce vêtement.

Cet effet ne serait-il pas plutôt produit, dit l’auteur, par d’autres parties de l’habillement que les femmes conservent toute leur vie, par cette multitude de cordons qui les étreignent précisément dans le point indiqué, au-dessous du sein, par ces corsages ou camisoles serrés à la ceinture, dont le nombre, loin de diminuer avec les années, semble s’accroître en raison directe de l’âge ?

La même chose arrive chez les hommes par des causes analogues, et Woillez dans ses recherches si consciencieuses sur la mensuration de la poitrine dans le sexe masculin a noté sur un sujet, deux dépressions transversales à la hauteur de la partie antérieure des hypochondres, produites, dit-il, évidemment par l’usage de vêtements trop serrés au niveau de la ceinture.

Pour suppléer au silence des anatomistes, sur la largeur comparative de la portion abdominale du thorax, Bouvier a mesuré à différentes hauteurs le diamètre transversal de cette cage osseuse sur cent cinquante sujets des deux sexes, de différents âges, placés dans des conditions sociales diverses. Ce diamètre a été constamment moindre au niveau de la onzième côte, que dans l’espace compris entre la quatrième et la huitième, où se rencontrait, tantôt plus haut, tantôt plus bas, la plus grande étendue transversale cm thorax. Il existait, terme moyen, entre ce grand diamètre et le diamètre inférieur près de la onzième côte, une différence de deux a quatre centimètres.

Déjà Hourman et Dechambre mesurant la poitrine dans un autre but, avaient trouvé chez la femme adulte et dans leur seconde catégorie de vieilles femmes, près de trois centimètres de moins au niveau de la huitième côte qu’à la hauteur des seins.

Voici, d’après l’analyse des observations de Bouvier, les conditions principales des différences que présente l’écartement des côtes abdominales, d’un côté à l’autre :

1° Sexe : Les fausses côtes sont un peu plus rapprochées dans le sexe féminin comme l’avait vu Sœmmering. La différence moyenne des deux diamètres transverses indiqués plus haut, s’est trouvée plus forte, de près d’un demi-centimètre, chez les femmes que chez les hommes.

2° Âge : La conformation propre à la jeunesse, aug-