Œlmer a noté que « le corset gêne la circulation abdominale et celle des membres inférieurs, par suite de la pression du foie sur la veine cave inférieure, il produit la compression du cœur, d’où gêne de la circulation des membres supérieurs, de la tête et du cœur, congestion du visage, epistaxis. »
Mais ces conclusions sont poussées au noir, si on les considère comme se rapportant à l’usage du corset ; elles ne visent que des excès et elles ne doivent être prises en considération que lorsqu’il s’agit d’abus du corset, de constrictions exagérées du thorax de la nature de ceux et de celles que je viens de rapporter.
En opposition avec les opinions excessives ci-dessus indiquées, il me semble curieux de citer ici une communication faite par M. Deschamps de Riom à la Société de Thérapeutique dans la séance du 8 mai 1901.
Dans cette communication l’auteur présente à la Société un appareil de soutien cardiaque, dit ceinture hypocardiaque, analogue à ceux inventés en 1900 par les médecins allemands Abée et Hellendal.
L’invention du Dr Deschamps consiste en une ceinture et en une bretelle qui maintiennent une pelote sur la région cardiaque avec le mamelon comme centre. Tous les cardiaques qui souffrent de leur cœur sont soulagés par une pression loco dolenti soit avec la main soit au moyen d’un artifice quelconque. C’est cette pression douce et instinctive que la pelote assure méthodiquement.
L’auteur expose alors comment peut s’expliquer la bienfaisante action de cette pelote et il termine en disant : « J’ai à peine besoin d’ajouter que cette ceinture n’est pas utilisable chez la femme. Si le corset n’existait pas il serait possible de créer un modèle spécial, mais le corset étant une partie essentielle du vêtement féminin, on pourra peut-être essayer et faire tolérer une simple pelote d’ouate au-dessous du sein. D’ailleurs le corset exerce par lui-même une pression constante qui, si elle n’est pas exagérée me semble favorable à la circulation et à la pression artérielle ».
En réalité le cœur est moins sensible à l’action du corset que le poumon. Quand le corset est placé, les battements s’accélèrent pendant les premiers instants de la constriction, puis ne tardent pas à s’apaiser ; si le corset n’est pas trop serré, il ne se passe rien d’anormal. C’est ce qu’a constaté Dechambre, sur des jeunes filles de 17 à 20 ans, bien portantes et d’une constitution robuste. Mais il en