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ROMANS D’ANALYSE


On veut faire remonter à Laure Conan l’apparition du roman psychologique au Canada français. Nous ne chicanerons pas ceux qui classent « Angéline de Montbrun » dans cette catégorie, mais nous nous refusons à suivre les enthousiastes qui ont voulu comparer cette œuvre au « Journal » d’Eugénie de Guérin. Elle a eu cependant le mérite d’innover, de rompre avec la monotonie de notre roman, sans cependant réussir à acquérir assez de maîtrise pour faire école. Elle réussit sans doute à laisser son nom, mais elle demeura une isolée. D’ailleurs, sa psychologie, quelque trop pleurnicharde, finit par ennuyer.[1]

  1. L’idée d’un jury féminin pour le roman au Canada français est excellente. Mais pourquoi baptiser le prix qu’il décernera de « Prix Laure Conan ». La place de Laure Conan dans notre roman prend peu à peu sa place exacte qui est loin d’être la première. Si on veut honorer une femme romancière de chez nous, pourquoi ne pas choisir le nom de Germaine Guèvremont ou de Gabrielle Roy, par exemple. On garderait davantage ainsi le sens des proportions.