ligner un fait que nul ne peut contester de bonne foi.
Il est enfantin et puéril aussi de parler de deux Frances, de faire des distinctions byzantines entre la France officielle et l’autre, comme si la France, sur le plan de la politique internationale, pouvait faire sa marque autrement que par le gouvernement légitime qui l’administre et que se sont donné librement les Français. Cette France, envers qui tant des nôtres sont exigeants alors qu’ils le sont si peu pour eux-mêmes, cette France qu’un trop grand nombre ne comprend pas assez, il ne faudrait pas oublier que nous lui devons tout de même quelque chose et que sa disparition ou tout simplement son amoindrissement se répercuterait de façon fatale sur nous. Il faut bien se mettre dans la tête que les Français ne pensent pas en série ; l’exiger d’eux, ce serait leur demander de se renier et de cesser d’être eux-mêmes ; ce qui fait précisément la richesse de la France, aujourd’hui comme hier, c’est sa diversité. Il est logique que l’esprit critique du Français énerve les conformistes que nous sommes. Nous n’aimons pas, par exemple, qu’ils se mêlent de nos affaires et nous donnent des conseils ; et pourtant, avec quelle passion, parfois, n’avons-nous pas pris part à leurs différends intérieurs : qui ne se souvient des atti-