Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un cœur qui sait aimer est la plus riche offrande
Dont on puisse jamais décorer mon autel. –

Et, du regard de Dieu légèrement froissée,
La porte du ciel s’ouvre : et, d’une aile insensée,
Le jeune esprit se plonge en l’éther spacieux :
A plein vol il descend, plus prompt que la pensée,
Vers un orbe lointain qui fascine ses yeux.

Autour de lui déjà les brises de la Terre
De leur grande harmonie apportent le mystère :
Son pied rase des monts le nébuleux cimier ;
Et, sous le ciel créole, en un parc solitaire,
Il se jette invisible aux feuilles d’un palmier.

Là, sur l’herbe et les fleurs, celle qu’il idolâtre
Repose : l’on dirait une nonne d’albâtre,
A voir sa vénusté, son calme et sa pâleur :
Elle dort… mais sa lèvre ardente et violâtre
Révèle qu’en son sein ne dort pas la douleur.