Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/149

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Est de t’avoir toujours pour mon astre et mon culte ;
Si ma volonté ploie esclave sous l’aimant
Dont le ciel a doué ton œil de diamant,
Moi, je veux à mon tour me sentir le seul maître
De tout ce qui palpite et pense dans ton être !
Je veux que ton esprit, vierge de tout lien,
En dehors du Devoir plane ainsi que le mien.
Je veux, rêvant pour nous félicité complète,
Que mon cœur soit toujours la seule cassolette,
Le seul brasier d’amour où, sans remords aucuns,
Ton âme orientale épanche ses parfums !…
— Vrai Dieu ! Pourquoi faut-il que, fascinée encore
Par un monde hypocrite et vain qui se décore
D’un habit de morale aux serviles galons,
Tu proclames, devant la tourbe des salons,
Comme principe d’ordre et vertus généreuses,
D’absurdes préjugés dont les faces lépreuses
Ne m’inspirent jamais qu’un hoquet de dégoût,
Et que toi-même au fond tu hais par-dessus tout ?… —