Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/60

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Il regarde les tours, comme regarde un mort…
Il voit, l’une après l’une, au cintre des croisées,
Mourir avec lenteur les lampes épuisées.
Une seule, à travers un rideau violet,
Sur la terrasse encor fait jaillir son reflet.

V

C’est là que dort l’émir près de sa jeune épouse…
— La hideuse pensée ! — en sa tête jalouse
Elmodhi la recueille : il est ingénieux
A bien en remuer le sarcasme odieux.
Peut-être, en ce moment, la myrrhe de sa bouche
Tarit sous le baiser du mécréant farouche.
Il ose tourmenter, du bronze de sa main,
Les flots de ses cheveux, le golfe de son sein.
Sa volupté stupide insolemment ravage
Cet Éden que l’amour livre à son œil sauvage !
L’impie ! il la profane. — Oh ! que, large et puissant,
Dans le cœur d’Elmodhi le désespoir descend !…