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VII

1. Hérode et Hérodiade sont jaloux d’Agrippa. — 2. Caligula les exile à Lyon et donne à Agrippa leur territoire et leur fortune.

240 1.[1] Hérodiade, sœur d’Agrippa et femme d’Hérode, tétrarque de Galilée et de Pérée, regardait avec jalousie la puissance de son frère parce qu’elle le voyait parvenu à une bien plus grande dignité que son mari et parce que, après s’être enfui faute de pouvoir payer ses dettes, il revenait avec des honneurs et une telle félicité. 241 Elle en était donc chagrinée et supportait mal un si grand changement ; surtout, quand elle le voyait avec les insignes habituels de la royauté et environné de multitudes, elle ne pouvait dissimuler la souffrance causée par sa jalousie. Par ses sollicitations, elle excitait son mari à s’embarquer pour Rome afin de revendiquer des honneurs égaux ; 242 en effet la vie leur serait à charge si Agrippa, fils de cet Aristobule que son père avait condamné à mort, réduit à une indigence si désespérée qu’il avait fallu lui fournir tout le nécessaire pour chaque jour et forcé de s’embarquer pour fuir ses créanciers, revenait en roi, alors que lui, Hérode, bien qu’il fût fils de roi et que sa proximité du trône l’appelât à jouir d’un changement analogue, se contentait de vivre en simple particulier. 243 « Même si auparavant, ô Hérode, disait-elle, tu n’étais pas attristé de te trouver à un rang moins élevé que le père dont tu es né, maintenant du moins aspire à la dignité qu’a ton parent et ne supporte plus d’être au-dessous de cet homme qui te dépasse en

  1. Section 1 = Guerre, II, 182.