Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 4.djvu/196

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Parthes. « Non, dit le roi, je ne puis t’y autoriser, car cet homme a eu confiance en ma foi, et surtout je lui ai donné ma dextre et j’ai juré par les dieux pour le convaincre. 335 Si tu es un brave, tu n’as pas besoin de mon parjure pour venger la puissance parthe outragée : attaque cet homme à son retour avec les forces qui t’entourent, pourvu que je ne le sache pas. » 336 Ayant à l’aurore fait venir Asinaios : « Il est temps, jeune homme, lui dit-il, que tu rentres dans ton pays, de peur que tu n’excites plusieurs des chefs qui sont ici à entreprendre, dans leur colère, de te tuer contre ma volonté. 337 Je te confie en dépôt la terre de Babylone qui sera par tes soins exempte de maux et purgée de brigands. Il est juste que j’obtienne ton aide pour t’avoir montré que je ne violais pas la foi que je t’avais jurée alors qu’ils s’agissait non du bagatelles, mais de ton salut. » 338 Après avoir ainsi parlé et lui avoir donné des présents, il congédia sur l’heure Asinaios. Celui-ci, rentré dans sa résidence, accrut ses forts déjà construits ou en édifia d’autres : en peu de temps il devint plus puissant qu’aucun de ceux qui avant lui osèrent usurper le pouvoir après de tels débuts. 339 Les chefs parthes, envoyés de ce côté, lui rendaient hommage, car l’honneur que lui accordait la Babylonie paraissait peu de chose et inférieur à son mérite. Il était donc en pleine puissance et en plein crédit. Toutes les affaires de Mésopotamie dépendaient désormais de lui et son bonheur ne lit que croître pendant quinze ans.

340 5. Alors que les deux frères étaient ainsi au comble du succès, la fortune commença à tourner contre eux pour la raison suivante : ils transformèrent en injustice la valeur qui les avait portés au faite de la puissance et transgressèrent les lois de leurs pères pour s’adonner aux passions et aux plaisirs. 341 Un Parthe, venu comme chef des régions voisines, était accompagné de sa femme. Celle-ci, qui surpassait toutes les autres femmes par ses qualités, avait surtout pris sur lui une grande influence à cause de sa merveilleuse beauté. 342 Soit qu’il eût appris sa beauté par ouï-dire, soit qu’il l’eût peut-être vue de ses propres yeux, Anilaios, frère d’Asinaios, en devint à la fois l’amoureux et l’ennemi, parce qu’il ne pouvait espérer s’unir à elle autrement que s’il obtenait par la force le