Page:Octave Mirbeau - Dingo - Fasquelle 1913.djvu/378

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Voilà… D’ailleurs, je vais vous donner l’adresse d’un vétérinaire. Il a l’habitude… Un drôle de bonhomme…

Puis il me parla de littérature.

Je sortis, suivi de Dingo, tandis que le commissaire répétait :

— Oh ! le beau chien… Oh ! le beau chien…

Le vétérinaire habitait une petite rue de Passy. Je sonnai à une porte au rez-de-chaussée. Je fus introduit dans un couloir, où pendaient deux blouses blanches et qu’ornaient seulement une tête de cerf naturalisée et un cor de chasse. Puis je passai dans le cabinet du praticien, petite pièce tendue d’un papier rouge fleurdelysé. Une table-banque était au milieu. Au long d’un des murs s’alignaient des cages et des caisses bourrées de paille. Un panier à provisions était entr’ouvert près de la table et un chat, un chat inquiet et miaulant, en sortait, s’avançait avec hésitation, comme s’il eût marché sur des morceaux de verre, et venait se poser en boule dans un des angles de la pièce. La fenêtre donnait sur un jardin, orné d’une minuscule pelouse centrale et planté de quelques fusains maladifs. Là aussi des cages étaient alignées sur un étage de caisses. Et à travers les barreaux, on apercevait des chiens enveloppés de pansements, des chiens en traite-