Page:Octave Mirbeau - La 628-E8 - Fasquelle 1907.djvu/346

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Et, dès mon arrivée, je regrettai de ne m’être pas arrêté à Krefeld.

Nous descendîmes, ainsi qu’il convient, au Bradenbrager-Hof.

Tout ce que je dirai de cet hôtel peut s’appliquer exactement à la ville, à toute la ville neuve, du moins, qui est, comme on sait, la ville, par excellence, du modern-style. Quand j’aurai décrit l’hôtel, j’aurai décrit la ville, ses rues, ses maisons chamarrées, ses boutiques luxueuses… sauf le Rhin, le large et beau Rhin qui s’obstine à repousser la collaboration de M. Vandevelde, et à conserver un style très ancien. En simplifiant, de la sorte, ma besogne, cela me permettra, par la suite, de ne pas prolonger en moi et en vous, chers lecteurs, cette espèce de cauchemar affolant qu’infligèrent à notre imagination, passionnée de belles lignes et de belles formes, tant de Belges exaspérés et novateurs… Car, à quoi bon vous le cacher ? – nous nous heurtons, partout ici, au lyrisme décoratif de M. Vandevelde. Après avoir mis à l’envers les maisons et les meubles de la pauvre Belgique, il est venu s’installer à Weimar… C’est de là qu’il déverse, sur toute l’Allemagne, les produits de ses fantaisies carnavalesques qui l’ont enfin amené à découvrir la quadrature du cercle et la circonférence du carré.



Maupassant possédait, entre autres curiosités, un valet de chambre qui le servit fidèlement. C’était d’ailleurs un domestique fort avisé en toutes choses. Il avait de la littérature. Un jour, il dit à son maître, sur un ton grave et réservé :

— J’ai lu ce matin l’article de monsieur… Il est bien…