céphale et bon enfant. Il avait la peau du visage très rouge, très lisse, comme surtendue sur des os saillants. Des sourcils en grosses touffes, de longues moustaches dont les pointes rejoignaient, à droite et à gauche, les revers de sa jaquette, tranchaient de leur blondeur fade sur la violence de son teint. Célibataire, ardent sur la bouteille et sur la femme, ç’avait été autrefois un grand chasseur, renommé pour la correction de son équipage, mais il lui était arrivé un accident extraordinaire. En sautant, avec son cheval, un fossé, il s’était fendu le rectum. Avec bonne grâce et gaîté, il expliquait lui-même qu’il avait la peau trop courte de partout… Ne pouvant plus chasser, il faisait de la sculpture… des bonnes vierges et des saints qu’il donnait à l’église de son village. Le curé ne savait plus où les mettre.
Donc, ce soir-là, le marquis fut charmant. Il nous informa, sur le ton irrespectueux qu’il mettait en toutes choses, qu’on avait enfin vaincu les dernières résistances du maréchal.
— Et il est tellement emballé, ce vieux brave, qu’on a toutes les peines à le calmer… Il veut charger à toute force, et tout de suite… Je vous le disais, mon cher…
Il nous apprit également que les évêques, révoltés, en réponse à un vote de la Chambre italienne, allaient organiser un vaste pétition-