Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/248

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On peut juger par ce trait, de la noble franchise de son caractère; mais avant d'en citer d'autres, je me permettrai quelques réflexions sur ce que j'entends par caractère.

Il me semble que le caractère est le résultat de nos qualités physiques et morales. Nos philosophes l'attribuent au climat, mais ils se trompent : car il en résulterait que tous les hommes, sous la même latitude, auraient le même caractère ; ce qui est contraire à l'expérience. Le Turc grave, silencieux, résigné, et le Grec étourdi, babillard, inquiet ; l'ancien Romain et l'Italien moderne ; enfin le capucin et le danseur d'Opéra, sont enveloppés de la même atmosphère, et vivent dans le même climat.

Pour trouver l'origine de nos caractères, il faut remonter à des lois moins mécaniques, et distinguer dans les hommes deux caractères, l'un donné par la nature, l'autre par la société.

Le caractère naturel est très-varié, comme nous le voyons par le tempérament de chaque homme. Être vif ou flegmatique, léger ou robuste, adroit ou fort, gai ou sérieux,