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siastes de Rome et d’Athènes, et même une imitation de Rousseau, un éloge de Voltaire ; où les avait-il lus ? au collège ?

Comme il l’annonce dans cette épître, il entra bientôt au barreau, mais sans espérance d’y réussir : il bégayait un peu. Ce défaut l’éloigna toujours de la tribune et en fit un écrivain. Il fut cependant orateur une fois et dans une circonstance solennelle, le 12 juillet 1789.

Depuis l’ouverture des état généraux, l’enthousiasme de Camille était devenu une sorte de fièvre, qui se peint naïvement dans ses lettres à son père : sans cesse il est sur le chemin de Versailles, assiste aux séances, applaudit Mirabeau[1] : il voit Target et les députés du Dauphiné et de la Bretagne, qui le connaissent tous comme un patriote et qui ont pour lui des attentions qui le flattent. »


« Le plaisir que j’ai d’entendre les plans admirables de nos zélés citoyens, au club et dans certains cafés, m’entraîne. — Mon très cher père, vous ne vous faites pas une idée de la joie que me donne notre régénération. C’est une belle chose que la liberté, puisque

  1. Voici comment il rapporte la réponse tant contestée de Mirabeau à M. de Brézé : « Le roi peut nous faire égorger ; dites-lui que nous attendons tous la mort ; mais qu’il n’espère pas nous séparer que nous n’ayons fait la constitution. » Cela est bien loin de la phrase consacrée. Desmoulins assistait à la séance.