Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 181 —

merveilleux, et la main de justice fera plus que la baguette de Moïse.


Ô vous ! dignes représentants de la nation et les pères de la patrie, voyez tous les amis de la liberté et de l’humanité, tous ceux pour qui le bien public et la gloire du nom français ne sont pas des chimères, tourner incessamment vers notre auguste Assemblée des yeux pleins d’espoir et de reconnaissance. Jusqu’à ce jour vous avez rempli votre tâche avec courage, et la sagesse de vos délibérations est la meilleure réponse aux détracteurs du gouvernement populaire. Votre serment avant la séance royale, et depuis votre réponse au marquis de Brézé, qu’on vous envoyait comme si vous étiez une procession, et que vous eussiez à écouter un maître des cérémonies, toute cette conduite ferme et sage a bien justifié notre confiance. Vous avez donc juré de ne point vous séparer que la France n’ait une constitution digne d’elle. Poursuivez sans crainte, le despotisme frémit de lâcher sa proie : il a déployé tout l’appareil de sa puissance : il a osé lutter un moment contre vous. Lutte impuissante ! Vous avez persisté, et avec vous la nation entière. Continuez de donner au monde le plus beau des spectacles, un spectacle inconnu aux siècles passés, celui