Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/22

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dans leur jardin... Nos soldats s'amusent à voler ; ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche. Vous me parlez bien olaisamment de nos misères (c'est à sa fille qu'elle s'adresse) ; nous ne sommes plus si roués : un en huit jours, seulement pour entretenir la justice, il est vrai que la penderie me paraît maintenant un rafraîchissement... Les mutins se sont sauvés il y a longtemps : ainsi les bons pâtiront pour les méchants ; mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre, qui sont à Rennes, ne m'empêchent pas de me promener dans mes bois, qui sont d'une hauteur et d'une beauté merveilleuse, etc. (Année 1675.)

Ce n'est pas ici le lieu d'examiner si Foulon et Berthier étaient coupables ; quel que fût leur crime, Desmoulins n'en est pas moins inexcusable d'avoir mêlé ce sinistre souvenir à un pamphlet d'une gaieté aussi entraînante : en admettant même que la peine de mort soit jamais légitime, il convient d'en parler toujours avec tristesse, tout au moins avec gravité.

Mais à cela se réduisent tous ses torts. M. Michelet me semble les avoir bien exagé-

dame de Sévigné, témoin fort impartial, comme on le Toit : • M. de Chaulnes n'oublie pas les injures qu'on lui a dites, dont la plus douce et la plus familière était gros cochon, sans compter les pierres dans sa maison et dans son jardin, et des menaces dont il parait que Dieu seul empêchait l'exécution ; c'est cela qu'on va punir. »