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de Versailles à Paris, qu’il y a des moteurs secrets et puissants de ces insurrections. Des gens déguenillés, que des travaux continuels pouvaient à peine préserver de la faim, il y a quelque temps, passent les journées sur la place. Ils sont donc payés. On a vu des hommes semer de l’argent dans la dernière classe du peuple ; que sont-ils devenus ? Qu’est-il devenu cet abbé qu’on avait été contraint d’arrêter parce qu’il avait été dénoncé par des personnes au témoignage desquelles on devait des égards, et qu’on n’a mis dans les liens d’un décret, que pour le soustraire à la Lanterne et à la question, où on voulait l’appliquer préalablement ? Qu’est-il devenu ce chevalier soi-disant décoré d’un ordre étranger, au jugement duquel on n’a sursis que pour ne point le juger du tout ? Que sont devenus tant d’autres personnages suspects, dont on a facilité et payé l’évasion ? Ne serait-il pas de la justice de l’Assemblée nationale de se faire rendre un compte public de ce qu’on a fait de ces premiers coupables, et de leur interrogatoire ? » Quoique… tout le monde sait que le chancelier d’Aguesseau s’enferma en vain douze heures avec le plus habile déchiffreur, pour lire le dernier interrogatoire et le testament de mort de Ravaillac. Il était écrit en lettres illisibles par un certain Gilbert alors greffier de la cour. De lui, viennent les présidents Gilbert. Il y a eu bien des interrogatoires