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garde volontiers comme un enfant. En effet, c'est toujours le bon camarade du collège Louis-le-Grand, ardent au plaisir ; puis, remis à l'étude, écrivant, écrivant toujours, à tort, à travers, sans se préoccuper beaucoup des écarts de sa plume, s'interrompant parfois au miiieu d'un sujet grave pour griffonner quelque caricature sur la marge de son cabier : bêlas ! pourquoi faut-U qu'on y retrouve trop souvent la classique effigie de Pierrot pendu ! sans cela, on pourrait l'aimer sans réserve : on a besoin de songer à l'apostolat d'humanité qui remplit les derniers mois de son existence, pour lui pardonner ces cruelles étourderies.

II

Encouragé par le succès de ses deux premiers opuscules, Desmoulins entreprit bientôt de fonder le journal qui consolida sa réputation : le premier numéro des Révolutions de France et de Brabant parut le 28 novembre

89 1 .

  • Voici un extrait du prospectus goguenard qu'il fit distribuer, et qui indique l'esprit et le mode de publication du journal.

t Ce journal paraîtra tous les samedis : chaque numéro sera divisé en trois sections : i ro section, France. — 2 e section, Brabant, et les autres royaumes, qui, arborant la cocarde et demandant une assemblée nationale, mériteront uae place dans ce journal. — 3 e section, afin de reculer