Varennes ne réussirent pas à les dégoûter complètement. Tout au plus, dans un moment d'impatience contre les royalistes incorrigibles, s' écriaient-ils comme Mirabeau : « S'ils ne sont pas sages, je les... mets en république ! » C'était pour eux plutôt une menace qu'une espérance. Rien dans les paroles mêmes de celui qui savait le mieux où il voulait aller, rien, dans les discours de Robespierre, ne prouve qu'en 90 il rêvât le renversement de la monarcbie.
Quatre hommes seulement se prononcent nettement pour la République, et bien avant son arrivée : Condorcet et Brissot, au nom de la philosophie ; Camille Desmoulins, par la même raison sans doute, mais un peu aussi par une sorte d'enthousiasme tout littéraire, échauffé par les souvenirs de l'antiquité ; enfin l'abbé Fauche t, par une interprétation nouvelle du christianisme, qui mêlait YEvanyile au contrat social et prétendait concilier le catholicisme et la démocratie.
Ces quatre hommes, partis de points si éloignés, les quatre évangélistes de la République future, se retrouveront plus tard réunis par la proscription, au pied même de l'échafaud.
Le plus jeune d'entre eux se lance en avant dès le début, non sans avoir comme le pressentiment de sa triste destinée, et, quand il répond par un refus aux provocations conti-