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LE VIEUX CORDELIER

VIVRE LIBRE OU MOURIR !

No Ier[1]

Quintidi frimaire, 2e décade,
l’an II de la République une et indivisible (5 déc. 1793).
Dès que ceux qui gouvernent seront haïs, leurs concurrents ne tarderont pas à être admirés.
(Machiavel.)


Ô Pitt ! je rends hommage à ton génie ! Quels nouveaux débarqués de France en Angleterre t’ont donné de si bons conseils, et

  1. Lorsque Camille, cet artiste en révolution, s’aperçut que le sang humain coulait avec l’encre de ses pamphlets, ses entrailles s’émurent et sa sensibilité se souleva. Mérite vulgaire, et dont il ne faudrait faire honneur qu’à la délicatesse de sa fibre. Mais ce qui fut son mérite propre, ce qui est sa gloire, c’est d’avoir voulu ramener la Révolution au respect de la conscience, c’est d’avoir appelé de la terreur à la justice, c’est d’avoir eu, à l’honneur éternel de sa mémoire, le courage de son émotion et de sa sensibilité ; c’est d’avoir poussé ce cri de justice, qui a rempli et immortalisé les pages du Vieux Cordelier.
    (Marc Dufraisse, la Libre Recherche, 1857.)