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Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/383

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l’Assemblée législative. Par reconnaissance, il a voté, dans les journaux, la régence au vertueux Roland. Après ce vote fameux, comment peut-il prendre tous les jours effrontément place à la cime de la Montagne ? Le patriote Cloots, dans la grande question de la guerre, a offert 12 mille francs à la barre, en don patriotique, pour les frais de l’ouverture de la campagne, afin de faire prévaloir l’opinion de Brissot qui, comme Cloots, voulait faire la guerre au genre humain, et le municipaliser. Quoiqu’il ait des entrailles de père pour tous les hommes, Cloots semble en avoir moins pour les nègres ; car, dans le temps, il combattait pour Barnave contre Brissot, dans l’affaire des colonies ; ce qui montre une flexibilité de principes, et une prédilection pour les blancs, peu digne de l’ambassadeur du genre humain. En revanche, on ne peut donner trop d’éloges à son zèle infatigable à prêcher la République une et indivisible des quatre parties du monde, à sa ferveur de missionnaire jacobin, à vouloir guillotiner les tyrans de la Chine et du Monomotapa. Il n’a jamais manqué de dater ses lettres, depuis cinq ans, de Paris, chef-lieu du globe ; et ce n’est pas sa faute, si les rois de Danemark, de Suède gardent la neutralité, et ne s’indignent pas que Paris se dise orgueilleusement la métropole de Stockholm et de Copenhague. Eh bien ! c’est ce bon montagnard qui, l’autre