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qu’au faîte ce nouveau Capitole, ou à s’ensevelir sous ses fondements.

Pour moi, j’ai repris tout mon courage ; et tant que j’aurai vécu, je n’aurai pas laissé déshonorer mon écritoire véridique et républicaine. Après ce numéro 3 du Vieux Cordelier, que Pitt vienne dire maintenant que je n’ai pas la liberté d’exprimer mon opinion autant que le Morning Chronicle ! qu’il vienne dire que la liberté de la presse n’existe plus en France, même pour les députés à la Convention, après la lettre pleine d’affreuses vérités que vient de publier le courageux Philippeaux, quoiqu’on puisse lui reprocher d’y avoir trop méconnu les grands services du comité de salut public. Depuis que j’ai lu cet écrit véritablement sauveur, je dis à tous les patriotes que je rencontre : Avez-vous lu Philippeaux ? Et je le dis avec autant d’enthousiasme que La Fontaine demandait : Avez-vous lu Baruch ?

Oui, j’espère que la liberté de la presse va renaître toute entière. On a étrangement trompé les meilleurs esprits de la Convention sur les prétendus dangers de cette liberté. On veut que la terreur soit à l’ordre du jour, c’est-à-dire la terreur des mauvais citoyens : qu’on y mette donc la liberté de la presse ; car elle est la terreur des fripons et des contre-révolutionnaires.

Loustalot, qu’on a trop oublié, et à qui il