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LE VIEUX CORDELIER

No IV[1]

Décadi 30 frimaire,
l’an II de la République une et indivisible.
(20 décembre 1793.)
Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit.
(J.-J. Rousseau, Contrat Social.)


Quelques personnes ont improuvé mon numéro III, où je me suis plu, disent-elles, à faire des rapprochements qui tendent à jeter de la

  1. Le 21 décembre, au matin, le libraire Desenne avait à sa porte la longue queue des acheteurs qui s’arrachaient le quatrième numéro. On le payait de la seconde main, de la troisième main, le prix augmentait toujours, jusqu’à un louis. On le lisait dans la rue, on en suffoquait de pleurs. Le cœur de la France s’était échappé, la voix de l’humanité, l’aveugle, l’impatiente, la toute-puissante pitié, la voix des entrailles de l’homme, qui perce les murs, renverse les tours,… le cri divin qui remuera les âmes éternellement : « Le Comité de clémence. »
    (Michelet, Rév. fr., t. VII.)