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du club qui me défend de me parer de ce nom. Mais, en vérité, c’est une insolence si inouïe que celle de petits-fils se révoltant contre leur grand-père, en lui défendant de porter son nom, que je veux plaider cette cause contre ces fils ingrats. Je veux savoir à qui le nom doit rester, ou au grand-papa, ou à des enfants qu’on lui a faits, dont il n’a jamais ni reconnu, ni même connu la dixième partie, et qui prétendent le chasser du paternel logis. Ô dieux hospitaliers ! je quitterai le nom de Vieux Cordelier, quand nos pères profès du district et non du club me le défendront ; quant à vous, Messieurs les novices, qui me rayez sans m’entendre :

Sifflez-moi librement ; je vous le rends, mes frères.

Lorsque Robespierre a dit : Quelle différence y a-t-il entre Le Pelletier et moi que la mort ? il y avait de sa part bien de la modestie. Je ne suis pas Robespierre ; mais la mort, en défigurant les traits de l’homme, n’embellit pas son ombre à mes yeux, et ne rehausse pas l’éclat de son patriotisme à ce point de me faire croire que je n’aie pas mieux servi la République, même étant rayé des Cordeliers, que Le Pelletier dans le Panthéon ; et puisque je suis réduit à parler de moi, non-seulement pour donner du poids à mes opinions politiques, mais même pour me