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les fédéralistes. Qu’on mette les scellés chez moi, et on verra quelle multitude de suffrages, les plus honorables qu’un homme puisse recevoir, m’est venue des quatre parties du monde.

Qu’on parcoure mes écrits, mes opinions, mes appels nominaux, je défie qu’on me cite une seule phrase, dans ces huit volumes, où j’aie varié dans les principes républicains, et dévié de la ligne de la Déclaration des droits. Depuis Necker et le système des deux chambres, jusqu’à Brissot et au fédéralisme, qu’on me cite un seul conspirateur dont je n’aie levé le masque, bien avant qu’il ne fût tombé. J’ai toujours eu six mois, et même dix-huit mois d’avance sur l’opinion publique. Je les ai encore ces six mois d’avance ; et j’ajourne à un temps moins éloigné votre changement d’opinion sur mon compte. Où avez-vous pris vos actes d’accusation contre Bailly, La Fayette, Malouet, Mirabeau, les Lameth, Pétion, d’Orléans, Sillery, Brissot, Dumouriez, sinon dans ce que j’avais conjecturé, longtemps auparavant, dans mes écrits que le temps a confirmés depuis ? Et je vous l’ai déjà dit, ce à quoi personne ne fait attention en ce moment, mais qui, bien plus que mes ouvrages, m’honorera auprès des républicains dans la postérité, c’est que j’avais été lié avec la plupart de ces hommes que j’ai dénoncés, et que je n’ai cessé de poursuivre, du moment qu’ils ont