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décrets de prise de corps ? Ont-ils été obligés de condamner tant de leurs amis avec qui ils avaient commencé la Révolution.

Ô peuple ! apprends à connaître tes vieux amis, et demande aux nouveaux qui m’accusent, s’il se trouve un seul parmi eux qui puisse produire tant de titres à ta confiance ?

Mon véritable crime, je n’en doute pas, c’est qu’on sait que j’ai dit, qu’avant dix numéros, j’aurais démasqué encore une fois tous les traîtres, les nouveaux conspirateurs, et la cabale de Pitt qui craint les révélations de mon journal. On n’ose se mesurer avec le vieux Cordelier qui a repris sa plume polémique signalée par tant de victoires sur tous les conspirateurs passés, et on a pris le parti plus court de me faire des querelles d’Allemand, et de reproduire des dénonciations usées, et que Robespierre vous a fait mettre sous les pieds. Mais voyons quels sont les prétextes de cet acharnement contre moi.

Des hommes, mes ennemis à découvert, et en secret ceux de la République, ne savent que me reprocher éternellement, depuis cinq mois, d’avoir défendu Dillon. Mais si Dillon était si coupable, que ne le faisiez-vous donc juger ?

Pourquoi ne veut-on voir qu’un général que j’ai défendu, et ne regarde-t-on pas cette foule de généraux que j’ai accusés ? Si c’était