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la République, et que c’était avec des lauriers que nous irions au-devant de toi, et non pas avec des saules au-devant de ta cendre.

C’est en montant le premier à l’assaut avec Salicetti et le digne frère de Robespierre, que tu as répondu aux calomnies d’Hébert. C’est donc à Paris comme à Marseille ! Je vais citer tes paroles parce que celles d’un triomphateur auront plus de poids que les miennes : Tu nous écris dans cette même lettre : « Je ne sais pas si Camille voit comme moi, mais il me semble qu’on veut pousser la société populaire au delà du but, et leur faire faire, sans s’en douter, la contre-révolution par des mesures ultra-révolutionnaires. La discorde secoue ses torches parmi les patriotes. Des hommes ambitieux, qui veulent s’emparer du gouvernement, font tous leurs efforts pour noircir les hommes les plus purs, les hommes à moyens et à caractère, les patriotes de la première fournée : ce qui vient de se passer à Marseille en est une preuve. » Eh quoi ! mon pauvre Martin, tu étais donc poursuivi à la fois par les Pères Duchesnes de Paris et des Bouches-du-Rhône ! et sans le savoir, par cet instinct qui n’égare jamais les vrais républicains, à deux cents lieues l’un de l’autre, moi avec mon écritoire, toi avec ta voix sonore, nous faisions la guerre aux mêmes ennemis ! Mais il