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Quant à la fortune de ma femme, elle m’a apporté quatre mille livres de rentes, ce qui est tout ce que je possède. Dans cette révolution où, je puis le dire, j’ai joué un assez grand rôle, où j’ai été un écrivain polémique, recherché tour à tour par tous les partis qui m’ont trouvé incorruptible, où, quelque temps avant le 10 août, on a marchandé jusqu’à mon silence, et fort chèrement ; eh bien ! dans ; cette révolution où depuis j’ai été successivement secrétaire général du département de la justice, et représentant du peuple à la Convention, ma fortune ne s’est pas accrue d’un sou. Hébert pourrait-il en dire autant ?

Est-ce toi qui oses parler de ma fortune, toi que tout Paris a vu, il y a deux ans, receveur des contre-marques, à la porte des Variétés dont tu as été rayé, pour cause dont tu ne peux pas avoir perdu le souvenir ? Est-ce toi qui oses parler de mes quatre nulle livres de rentes, toi qui, sans-cuîotte, et sous une méchante perruque de crin, dans ta feuille hypocrite, dans ta maison loge aussi luxurieusement qu’un homme suspect, reçois cent vingt mille livres de traitement du ministre Bouchotte, pour soutenir les motions des Cloots, des Proly, de ton journal officiellement contre-révolutionnaire, comme je le prouverai.

Cent vingt mille livres à ce pauvre sans-culotte Hébert, pour calomnier Danton, Lin-