Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/457

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det, Cambon, Thuriot, Lacroix, Philippeaux, Bourdon de l’Oise, Barras, d’Églantine, Fréron, Legendre, Camille Desmoulins, et presque tous les commissaires de la Convention ! pour inonder la France de ses écrits, si propres à former l’esprit et le cœur ! cent vingt mille francs !… de Bouchotte !… S’étonnera-t-on, après cela, de cette exclamation filiale d’Hébert, à la séance des Jacobins : « Oser attaquer Bouchotte ! (oser l’appeler Georges !) Bouchotte à qui on ne peut reprocher la plus légère faute ! Bouchotte qui a mis à la tête des armées des généraux sans-culottes, Bouchotte le patriote le plus pur ! » Je suis surpris que dans le transport de sa reconnaissance, le Père Duchesne ne se soit pas écrié : Bouchotte qui m’a donné cent vingt mille livres depuis le mois de juin !

Quel sera le mépris des citoyens pour cet impudent Père Duchesne, quand, à la fin de ce numéro 5, ils apprendront par une note, levée sur les registres de la trésorerie, que le cafard qui me reproche de distribuer gratis un journal que tout Paris court acheter, a reçu, en un seul jour d’octobre dernier, soixante mille francs de Mécenas Bouchotte pour six cent mille numéros, et que, par une addition facile, le lecteur verra que le fripon d’Hébert a volé, ce jour-là seul, quarante mille francs à la nation.

Déjà quelle a dû être l’indignation de tout