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lecteur honnête, si M. Pitt et les aristocrates peuvent s’accommoder de mon Credo, et si je suis de leur église.


Je crois encore aujourd’hui, comme je le croyais au mois de juillet 1789, comme j’osais alors l’imprimer en toutes lettres dans ma France libre, page 57, « que le gouvernement populaire et la démocratie est la seule constitution qui convienne à la France, et à tous ceux qui ne sont pas indignes du nom d’hommes. »

On peut être partagé d’opinion, comme l’étaient Cicéron et Brutus, sur les meilleures mesures révolutionnaires, et sur le moyen le plus efficace de sauver la République, sans que Cicéron conclût de ce seul dissentiment que Brutus recevait des guinées de Photin, le premier ministre de Ptolémée. Je pense donc encore comme dans le temps où je faisais cette réponse à Marat, au mois d’avril 1791, pendant le voyage de Saint-Cloud, lorsqu’il m’envoyait l’épreuve de son fameux numéro, Aux armes ! ou c’en est fait de nous ! avec les apostilles et changements de sa main, que je conserve, et qu’il me consultait sur cette épreuve : « Imprime toujours, mon cher Marat ; je défendrai dans ta personne le patriotisme et la liberté de la presse jusqu’à la mort. » Mais je crois que, pour établir la liberté, il suffirait, si on voulait, de la liberté