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gues et des mœurs, qui existe encore moins, il est vrai, en Angleterre, et qui ne convient point aux très humbles et fidèles sujets de Georges, mais à laquelle on reconnaît une âme républicaine dans J.-J. Rousseau, comme dans le paysan du Danube ; dans un Scythe, comme dans Marat ! On trouvera parmi nous cette effroyable haine d’Alceste,

Ces haines vigoureuses
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.

Hébert dénonce Legendre, dans sa feuille, comme un mauvais citoyen et un mandataire infidèle ; Legendre dénonce Hébert aux Jacobins, comme un calomniateur à gages ; Hébert est terrassé, et ne sait que répondre. « Allons, dit Momoro qui vient au secours de son embarras, embrassez-vous tous deux et touchez là. » Est-ce là le langage d’un Romain, ou celui de Mascarille dans la comédie :

C’est un fripon, n’importe ;
On tire un grand parti des gens de cette sorte.

J’aime mieux encore qu’on dénonce à tort et à travers, j’ai presque dit qu’on calomnie même, comme le Père Duchesne, mais avec cette énergie qui caractérise les âmes fortes et d’une trempe républicaine, que de voir que nous avons retenu cette politesse bourgeoise, cette civilité puérile et honnête, ces ménage-