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prévu, incroyable, a jeté des flots de lumière sur notre prétendue conspiration ; et il demeure prouvé, par plusieurs faits décisifs, que ceux qui nous accusent sont eux-mêmes les conspirateurs.

Premier fait prouvé. Cette conspiration d’Hébert, qui a éclaté il y a huit jours, eh bien ! Chabot l’avait dénoncée au comité il y a cinq mois. Il avait déposé 100,000 livres à l’appui de sa dénonciation. Pour la justifier complètement, il offrait aux membres du comité qu’ils le fissent arrêter, lui, Chabot et Bazire, à huit heures du soir avec le baron de Batz et Benoît d’Angers, deux principaux agents de la conspiration, qui se trouveraient alors chez lui. Le Comité, au lieu de faire arrêter les dénoncés et le dénonciateur à huit heures du matin, attend ; et Batz, Benoît et Julien de Toulouse s’évadent. Première présomption de complicité extrêmement violente.

Deuxième fait. Ce sont précisément les mêmes membres du comité qui ont reçu la déclaration de Chabot, et la somme probante de 100,000 livres, qui, le lendemain, signent l’ordre à Ozane d’arrêter Chabot et Bazire à huit heures du matin. Seconde présomption non moins violente.

Troisième fait. Le comité qui avait dans les mains la déclaration de Chabot, déclaration si bien justifiée de point en point par le procès-verbal d’Hébert, garde pendant cinq