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mois le plus profond silence sur cette conspiration. Trois fois, il vient dire à la Convention qu’il n’y a aucun fait contre Vincent et Ronsin. Que le peuple ait été si longtemps à ouvrir les yeux sur Hébert, Vincent et Ronsin, rien d’étonnant ; mais le comité de sûreté générale, qui avait les preuves en main ! la prévarication de Vadier, Vouland peut-elle être plus manifeste ?

Je viens à ce qui me concerne dans ce rapport. De mémoire d’homme, il n’y a pas d’exemple d’une aussi atroce calomnie que cette pièce. Et d’abord il n’y a personne dans la Convention qui ne sache que M. le ci-devant chevalier Saint-Just m’a juré une haine implacable pour une légère plaisanterie que je me suis permise il y a cinq mois dans un de mes numéros.

Bourdaloue disait : Molière me met dans sa comédie ; je le mettrai dans mon sermon. J’ai mis Saint-Just dans un numéro rieur et il me met dans un rapport guillotineur, où il n’y pas un mot de vrai à mon égard.

Lorsque Saint-Just m’accuse d’être complice de d’Orléans et de Dumouriez, il montre bien qu’il est un patriote d’hier. Qui a dénoncé Dumouriez le premier, et avant Marat et plus vigoureusement que personne ? Certes on ne peut pas nier que ce soit moi. Ma Tribune des patriotes existe ; que Saint-Just lise le portrait de Dumouriez que je faisais six