Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/63

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tout ceci n'était pas difficile à tirer. En attendant la déchéance qu'on ne devait pas tarder à demander comme le seul moyen de mettre fin à une lutte interminable, Camille exerçait sa profession d'avocat, et c'est comme tel qu'il s'attira une violente attaque du Patriote français, journal de Brissot ; ce fut là le premier signal d'une lutte qui ne devait se terminer qu'à la proscription des Girondins, au 31 mai 1793. C'est à ce titre que cette querelle, toute personnelle d'abord, doit nous arrêter uu instant.

La lutte, entre quelques-uns de ceux qui devaient figuror plus tard dans les groupes de la Gironde et de la Montagne, commençait déjà avant le 10 août aux Jacobins, et, chose bien remarquable, ce fut sur des points où les futurs Girondins paraîtront peut-être à quelques lecteurs plus révolutionnaires que les futurs Montagnards. C'est ainsi que Robespierre avait eu à défendre son déisme contre l'athéisme quelque peu intolérant de Guadet ; une querelle plus générale avait éclaté à l'occasion de la question de la guerre, à laquelle Robespierre s'opposait, et que prêchait Brissot comme le signal de l'affranchissement des peuples. Camille soutenait les mêmes opinions que son ancien camarade de collège, lorsqu'une accusation portée contre lui, par un autre futur Girondin, Girey-Dupré, dans le journal même de Brissot, mit Camille