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injures des mauvais, pour une assemblée na » tionale c'est avoir réuni tous les suffrages. »

Et Camille ajoute, avec une mansuétude apparente qui ne donne que plus de force à ses paroles :

« Nous ne devons nous plaindre ni de la Constitution qui a accordé le veto, parce que nous serons toujours respectueusement soumis à la Constitution, ni du roi qui en use, parce que nous nous souvenons de la maxime d'un grand politique, excellent juge en cette matière, de Machiavel, qui dit ces mots bien remarquables, et quel' Assemblée constituante aurait dû méditer profondément : « Si pour « rendre un peuple libre il fallait renoncer à « la souveraineté, celui qui en aurait été re » vêtu mériterait quelque excuse, et la nation « serait trop injuste, trop cruelle de trouver « mauvais qu'il s'opposât constamment à la « volonté générale, parce qu'il est difficile et « contre nature de tomber volontairement de « si haut. »

« Dans ce sens, l'inviolabilité du roi est infiniment juste. Et pénétrés de cette vérité, prenant exemple de Dieu même, « dont les « commandements ne sont point impossi » blés, •> nous n'exigerons jamais du ci-devant souverain un amour impossible de la souveraineté nationale, et nous ne trouvons point mauvais qu'il oppose son veto, précisément aux meilleurs décrets. »

Pour être sous-entendue, la conclusion da