Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/68

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millions d'hommes, et dans un climat si beau que la France. Certes, le premier, l'unique vœu d'abord, de ce citoyen doit être de l'y retenir et de l'y fixer avant tout, et non de travailler à grossir sans cesse le nombre de ses ennemis. »

Mais où Camille a tort, c'est quand il voit dans cette manie libératrice de Brissot, un projet perfide, pour compromettre les résultats acquis de la Révolution. Où il a tort, c'est quand il reproche à Brissot, toujours accusé de la même intention machiavélique, d'avoir marqué trop de zèle pour la cause des nègres, « au lieu d'ajourner à des temps plus calmes les questions d'Etat des hommes de couleur et des noirs. » Et il l'accuse d'être ainsi B la cause des sanglantes agitations des colo- l nies. Où il devient décidément révoltant, c'est I quand il fait un crime à Brissot d'avoir été ; le promoteur de la pétition du Champ de ^ Mars, et la cause volontaire du massacre, h, Camille, qui a peu de mémoire, oublie ici r i que, dans son dernier numéro des Révolu- 1 : iions, il avait dit : « Brissot rédige une péti-C tion constitutionnelle, irréprochable, dignei i de la majesté du peuple... » Et il se trouve^ quelques mois après que cette pétition étaitli un acte de trahison formel et un odieux guet-M apens 1 !

s Dans le procès des dantonistes l'acte d'accusation re-